La photographie nous donne l'occasion de nous confronter à des regards décalés, paradoxaux, intrusifs qui (ré) interrogent en permanence la représentation comme expérience du regard, mais aussi conscients des enjeux.

Il y a également une mise en abyme dans ce travail, avec cette intrusion au sein de l'image qui interroge par sa présence ou son absence et qui rejoint la question d'une hésitante évidence et de sa confrontation au réel.

L'œuvre photographique se positionne entre une réalité du monde qui englobe et celle qui envahit, en ce sens les frontières restent poreuses et les « contours» fluctuants. L'artiste travaille avec un médium, mais aussi avec un problème généralement constitutif de l'œuvre. Il développe une ouverture matérielle, visible, portant sur le monde, répondant à la fois à des interrogations intimes tout en se posant comme objet d'une nouvelle réalité propice à l'expérience d'une part, mais aussi à l'expérience des autres, celle du spectateur. La photographie raconte de la stupeur, de l'étrangeté, du saisissement.